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Jane Eyrotica

Publié le par Yv

Jane Eyrotica, Charlotte Brönte et Karena Rose, MA Éditions, 2013 (traduit par Madame Lesbazeilles Souvestre et Lucie Clarance)

Jane Eyre est une jeune orpheline élevée par sa tante qui ne l'aime pas. Elle la traite plus comme une servante que comme sa nièce. Elle est sous la coupe sexuelle de son cousin John qui la maltraite. Envoyée à l'Institut Lowood qui recueille des orphelines, Jane y vit  misérablement les premières années ; elle s'y fait une amie Helen et un ami Jack avec qui elle aura une aventure. A la fin de ses études, elle devient professeure, puis gouvernante au manoir de Thornfield. Elle ne reste pas insensible au charme du propriétaire du manoir, M. Rochester.

Karena Rose reprend le texte de Charlotte Brönte (traduit par Madame Lesbazeilles Souvestre), coupe des passages ici où là, jugés par elle sans doute trop longs ou inutiles et y glisse ses propres mots, des scènes de sexe très claires mais point trop chaudes. Je ne connais pas Jane Eyre, ne l'ai jamais lu ni vu malgré les multiples adaptations cinématographiques et ne suis pas très tenté. Lorsque j'ai reçu ce livre par Gilles Paris, je me suis d'abord dit que je ne le lirai pas, puis piqué par la curiosité (et sans doute alléché pas la future lecture de scènes osées) j'ai franchi le pas.

Je ne peux pas dire que je me suis ennuyé, certes non, mais je ne vois pas trop l'intérêt de réécrire un classique de la littérature en y ajoutant des scènes sexuelles. Sans doute dans l'oeuvre originale y-a-t-il de la sensualité, une tension sexuelle palpable, mais ce qui est suggéré est souvent plus fort que ce qui est décrit. A part surfer sur la vague du "porno soft"  (ce dont l'éditeur ne se cache d'ailleurs pas dans le dossier de presse : "Jane Eyrotica une version en corset des débordements sexuels de Cinquante Nuances de Grey"), je ne vois pas l'intérêt d'un tel travail. Dès lors pourquoi pas Les trois Mousse-queue-taires en version érotique (dans les quatre, on doit bien pouvoir faire un couple gay, ce serait pile dans l'air du temps. Pas D'Artagnan, il est pris avec Constance ! Ou alors, il est bi), ou Porn-Dame de Paris, avec Esmeralda en amoureuse un brin nympho et Quasimodo en queutard fini ? Pouf, pouf, désolé, je m'emporte un peu, mais au fond, peut-être n'est-ce pas si sot, une belle et nouvelle façon de lire et faire lire les classiques, parfois rébarbatifs. A quand l'étude au lycée de Les fleurs du mâle  (ou L'effleure du mâle) et au collège de Le capitaine Fracasse (même pas besoin d'adapter le titre, merci Théophile Gautier) ? Ici, chacun pourra à sa guise ajouter les titres de ses classiques préférés à la sauce -si je puis me permettre- érotique.

Ne connaissant pas Jane Eyre, l'oeuvre originelle, je ne sais pas si elle est beaucoup transformée ou pas, elle doit l'être un peu dans l'âge de l'héroïne puisque dans le livre de C. Brönte elle arrive à l'orphelinat à 10 ans (je me suis un peu renseigné quand même) et que dans celui de K. Rose, elle a seize ans et a déjà eu des relations sexuelles avec son cousin. Elle doit l'être aussi dans le fond de l'histoire car je ne suis pas sûr qu'à l'époque, coucher avec son cousin, avec le jardinier (sauf peut-être Lady Chaterley) ou avec un encore-inconnu était preuve d'une bonne éducation. J'ai quand même l'impression que la nouvelle version remplace aisément la sensualité et le désir en passages à l'actes faciles, ce qui enlève du charme des (longs, parfois très longs) préliminaires à l'amour du XIXe. Et puis, pour enfoncer le clou, les scènes chaudes (pas si nombreuses qu'espéré, que cela) si elles sont plus explicites que celles des nuances de Grey (ce que j'ai pu en lire dans la presse ou ailleurs me faisait mal de pauvreté de style, d'invention littéraire et de platitude) ne sont pas non plus à absolument ne pas mettre entre toutes les mains, cependant vous aurez soin d'éviter celles, innocentes des petits.

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Trottoirs du crépuscule

Publié le par Yv

Trottoirs du crépuscule, Karen Campbell, Fayard, 2013 (traduit par Stéphane Carn et Catherine Cheval)

Anna Cameron, jeune femme flic, prend la direction d'une nouvelle unité, une brigade d'intervention rapide sur le Drag, le quartier des prostituées de Glasgow. Mal acceptée par ses collègues qu'elle dirige, elle doit s'imposer, mener l'enquête sur les filles qui se font agresser en dépit des effectifs réduits, de la mauvaise volonté de son équipe et de sa vie amoureuse tourmentée, maîtresse d'un flic bien placé et ex-petite amie d'un de ses subordonnés aujourd'hui marié et père de famille.

Excellent roman policier atypique. Atypique parce qu'il ne se focalise pas sur une seule personne ni sur une seule enquête. C'est la vie quotidienne de l'unité d'intervention dirigée par Anna, la Flexi et la vie quotidienne des gens qui y travaillent. Le fil rouge est bien sûr les agressions envers les prostituées, l'intrigue qui file tout au long du livre et qui prend une grande partie du temps des intervenants. Mais il y a aussi la rencontre d'Anna avec Ezra, un vieil homme attachant qui se fera tuer et dépouiller, une manifestation d'orangistes (Irlandais protestants) en plein cœur de Glasgow.  Néanmoins, la part belle est faite aux relations entre les personnages :  l'ambiguïté entre Anna et Jamie, son ex-petit ami, l'animosité entre Anna et Jenny, la policière sous ses ordres, réticente à toute remarque venant d'elle, ...

Karen Campbell s'intéresse à tous ses personnages, même les seconds rôles, comme Billy Wong, le jeune flic d'origine asiatique, dont on aimerait bien qu'il intègre son équipe. Elle développe plus les caractères d'Anna, de Jamie et de Cath, sa femme et de quelques autres. On  sait presque tout de la pauvreté sentimentale d'Anna, du couple de Jamie et Cath qui part en vrille après la naissance de leur fille et des interactions du travail sur la vie privée et inversement. Elle ne tente pas de nous rendre tel ou tel sympathique, elle n'omet pas ses défauts, comme la tendance à l'emportement d'Anna ou son égoïsme, ou la déprime de Cath, son laisser-aller, ...

On est à la fois en plein cœur du commissariat et en plein cœur des vies des flics, et c'est une très bonne nouvelle, ça fait de ce roman plus qu'un roman policier parmi d'autres. Je n'ai rien contre le genre policier, mais il arrive parfois qu'on tombe sur un livre de ce style qui ne laisse place qu'à l'intrigue au mépris des personnages ou d'une certaine réalité. Pourquoi pas, il en faut pour tous les goûts, et si c'est bien fait, je ne dis pas non a priori. Là, on est en plein réalisme, en plein dans les quartiers chauds de Glasgow avec les descriptions des lieux, parfois sordides, des gens qui y vivent dans la misère, des gens qui y travaillent, des camés, des dealers, des prostituées, ... Le langage adopté sonne juste également, entre familiarités, argot, langage un peu plus soutenu pour d'autres scènes, l'auteure joue avec les différents registres. Le fait qu'elle écrive autant sur ses personnages pourrait me faire dire qu'on est dans un polar social, sociétal ou dans un roman plus classique avec une intrigue policière en toile de fond. Un peu comme dans Furioso, un livre que j'avais beaucoup aimé pour les mêmes raisons, ou comme dans certains polars nordiques dans lesquels les personnages ont une vraie importance, presqu'une vraie vie, mais les horreurs des meurtres en moins, car là, Karen Campbell nous évite le serial killer, l'hémoglobine et les descriptions détaillées des victimes. On pourrait résumer son livre ainsi : de l'humain, beaucoup d'humain et une grosse pointe de policier pour lier le tout, ou vice-versa, mais avec toujours beaucoup d'humanité.

Karen Campbell est une ancienne flic qui écrit là son premier roman débutant ainsi une série selon l'éditeur, que je suivrai très très volontiers. Vivement la suite.

Le livre débute comme ceci (mis à part un mini prologue) : "C'était le temps idéal pour ça. Le vent avait retourné le ciel comme un gant et, par là-dessus, une petite averse avait fini de tout nettoyer. La journée s'annonçait belle.

A toi de jouer ! Anna aurait pu voir son sourire se refléter dans ses chaussures qui slalomaient entre les flaques. Quel éclat... Elle était si absorbée qu'elle ne vit rien venir. La fanfare stridente d'un klaxon à l'italienne la força à regagner précipitamment le trottoir. Le conducteur, presque couché dans sa Sinclair C5, secoua la tête et passa en trombe." (p.13)

Serial lecteur a aimé aussi.

 

thrillers

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Ça coince ! (15)

Publié le par Yv

Hipnofobia, Salvador Macip, Hachette, 2013

"Un homme est retenu prisonnier dans un bunker secret de l'armée américaine, sous la garde d'un scientifique et d'un militaire. Quel est son secret ? Il ne dort pas depuis trois semaines. Ce personnage mystérieux a été retrouvé au milieu d'une centaine de corps calcinés, comme consumés de l'intérieur. Apparemment, tous étaient membres d'une sorte de secte dont on ne sait strictement rien." (note éditeur)

Je me suis ennuyé, mais ennuyé... Le début est lent, très lent. Rien ne se passe. Rien ne me retient. L'idée de départ est plutôt intéressante mais elle tombe très vite à l'eau. Eau qui délaye l'histoire, l'intrigue, la noie même. Et moi, comme je ne sais pas nager, et que je ne veux pas me noyer, eh bien, je suis resté sur le bord à m'ennuyer de plus en plus (un peu comme le mec ou la fille qui tient la chandelle dans une soirée "duo" très sympa... pour ceux qui peuvent en profiter) jusqu'au moment où je range ma pelle et mon seau et je m'en vais. Désolé Salvador, mais ton livre, il n'est pas pour moi.

 

Obsèques, Lars Saabye Christensen, Lattès, 2013

"Le matin du 4 janvier 2001, Kim Karlsen, âgé de cinquante ans, se réveille dans une chambre d'hôtel au nord de la Norvège. Il ne se souvient de rien. Il ne le sait pas encore, mais il est mort." (4ème de couverture)

Imaginez, vous êtes bloqués sur un lit, incapable de bouger et là, une femme à la voix criarde, ou un homme aviné (au choix selon vos préférences), vous parle sans pause, à peine de toutes petites pour reprendre son souffle : une logorrhée insupportable et vous en pouvez rien faire. vous vous sentez oppressés, par ce flot de paroles inutiles qui ne semble mener nulle part si ce n'est à une lassitude pour vos oreilles et vos méninges. Vous y êtes, vous visualisez ? Eh bien, c'est exactement ce qui s'est passé pour moi avec ce roman. Je ne dis pas qu'il ne trouvera pas ses lecteurs comblés, mais moi, il me fatigue. Loin de Paasilinna qui me fait rire avec des digressions drôles et des situations loufoques. Pour reprendre une citation d'un excellent livre lu récemment, Passerelles, je préfère les livres "peu épais, persuadé que quelques pages [suffisent] à exprimer l'idée de l'écrivain, le surplus n'étant que verbiage et digressions. [...] Les livres [que j'apprécie relèvent] de la concision, de la ciselure." 

Voilà c'est dit, c'est dommage. Maintenant, je vais aller ouvrir deux petits livres très tentants avant un prochain pavé de 500 pages, parce que malgré tout, il m'arrive d'en lire et même d'en aimer  !

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Dégage !

Publié le par Yv

Dégage !, Marc Villard, Éd. In8, 2013

Théo est poète et parisien. Marine Le Pen étant devenue Présidente, la culture est très contrôlée, les écrivains ne sont plus forcément bien vus, et les poètes doivent gagner leur vie. Théo repeint et aménage les toilettes publiques de la capitale, job mal payé. Il a toujours espoir de placer un de ses poèmes : il rencontre pour cela Janine Darcier-Schwitters, sous-directrice aux affaires culturelles du Ministère des Loisirs.

Avant que la réalité ne se rapproche voire colle à cette fiction, il vaut mieux en rire, jaune certes, mais en rire. Lorsqu'on sait que la révolte naît dans le Béarn, des centristes, c'est que la France va vraiment très très mal. Mais comment pourrait-elle aller bien, Madame la Présidente a rogné sur la culture, contrôle tout, oblige les agents municipaux tels Théo à repeindre les toilettes publiques mais aussi à monter des cloisons séparant les lieux d'aisance en quatre : deux places pour les hommes, deux places pour les femmes et à l'intérieur de chaque emplacement réservé, une place pour les Français(e)s et une pour les Étranger(ère)s ?

Théo, qui après sa rencontre avec Janine a l'espoir de voir son poème publié déchante lorsque lors de la seconde rencontre, on lui dit que deux mots gênent les hautes autorités, deux mots qui en eux-mêmes sont acceptables, mais point accolés, cela "pourrait déplaire"  (p.9) ; ces deux mots : "juif sympathique" (p.8). Déçu et appelé sous les drapeaux (car le service militaire est rétabli) Théo pense rejoindre les Poètes en Résistance groupe qui lutte de Pau contre le pouvoir en place, assez mollement il faut bien l'avouer.

"-Soit tu rentres dans le rang et tu effectues cette connerie de service militaire et l'obscurantisme du pouvoir. Soit tu passes à l'opposition et tu ne tombes pas mal car les Poètes en Résistance m'ont informé que trois fronts préparent en France la future révolution. L'un des foyers de la révolte est situé à Pau, autour de François Bayrou.

- Vous me faites marcher ?

- Pas du tout. Rama Yade y dirige même un corps d'infirmières." (p.33)

Mais alors où sont les autres ? Eh bien, ils s'arrangent avec le pouvoir actuel, comme par exemple cet élu écologiste, qui depuis le rétablissement de la peine de mort et l'édification d'un échafaud, place de la République a obtenu de repeindre cet objet funeste en vert.

Très court texte qui ravira les amateurs d'ironie, de dérision et d'uchronie (qui restera toujours uchronie espérons-le). Le déferlement de haine, de violence, la descente dans les rues des intégristes de tout poil (sauf sur le caillou pour certains) pour casser de l'homo et du flic (et doublement du flic homo) au moment du texte sur le mariage pour tous, que les élus et les responsables des partis politiques opposés à ce texte ne condamnent pas fortement et fermement, -certains d'entre eux se laissant même aller à des actes de violence au sein même de l'Assemblée, légitimant ainsi la violence dans les rues- ne m'incite pas vraiment à l'optimisme quant à une éventuelle rébellion de leur part contre l'extrême droite si -ou lorsque- elle aura plus d'ampleur et de pouvoir que maintenant.

Une lecture saine qui peut faire réfléchir, parue dans la collection Social Fiction des toujours excellentes Éditions IN8 : de la Science Fiction Sociale.

Oncle Paul, Claude Le Nocher en parlent aussi

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Le homard

Publié le par Yv

Le homard, Pascale Dietrich, Éd. In8, 2013

Camille vit avec Pierre qui, suite à un accident de moto quelques années auparavant a une vis dans le cerveau, ce qui a sensiblement modifié son comportement. Camille fréquente les tombolas de la petite ville bretonne dans laquelle elle habite : elle donne des lots pour faire le ménage dans ses placards, le dernier en date est un pic à glace. Lors de l'une d'elles, elle gagne un homard vivant qu'elle plongera dans ... un aquarium, incapable de l'ébouillanter ; elle lui parle, se confie à lui. Un soir, elle rentre mais Pierre à fait cuire et découpé le homard. Elle quitte la maison. Simultanément à ces déboires conjugaux, la ville est sous le choc de deux meurtres inexpliqués de touristes anglais : un serial killer breton ?

Petit roman de la collection Polaroïd des excellentes Éditions In8, spécialisées dans les nouvelles et les courts romans. Je vous en ai déjà parlé pour JB Pouy, Marcus Malte, ou le coffret Eros entre autres. Ce homard ne déroge pas à la qualité de ces petits livres.

Camille ne se sent pas bien dans son couple même si elle aime toujours Pierre, mais les comportements de son conjoint sont parfois difficiles à supporter. Elle trouve donc des ressources auprès du homard :

"Je m'approchai de l'aquarium et le homard agita les pinces. Je restai immobile face à lui. De temps à autres des rires fusaient en provenance du salon. Il me fixait lui aussi. Une espèce de sérénité avait envahi la pièce. J'éprouvais une profonde sympathie à son égard, on ne peut plus sincère, et je le lui dis, doucement, du bout des lèvres, à la surface de l'eau : "J'ai partagé ce sentiment de connivence avec bien peu de personnes". Il hocha la tête. A ce moment-là, il ne fit pour moi aucun doute qu'il avait compris." (p.26)

Une histoire à l'ambiance policière, car n'oublions pas qu'un meurtrier sévit à Ploudalmaiseau, qui avance l'air de rien. Les personnages sont loufoques, un peu barrés, mais également très ordinaires, des gens parfois comme vous et moi : pourquoi ne pas parler à un homard, on parle bien aux chats, aux chiens, aux plantes ? J'avoue même parler à Honorine, Fernande et Félicie, les trois poules du fond du jardin, lorsque je vais les nourrir et nettoyer leur enclos. Une histoire vue par les yeux de Camille, construite simplement. On a parfois l'impression que rien en se passe, mais finalement en 93 pages, Pascale Dietrich construit une intrigue, certes pas palpitante au sens de la découverte de tel ou tel indice ou même du ou des coupables, mais passionnante par l'atmosphère décrite. L'humour est présent, mais aussi de la mélancolie, et de l'attachement pour les personnages, Camille et Pierre en tête, sans oublier Simon Le Floch, le flic désabusé mais tenace.

En fait, on ne lit pas ce roman pour en connaître le dénouement mais pour passer un moment avec les personnages dans cette petite ville de Bretagne et pour goûter le sel et l'humour de l'écriture de l'auteure :

"Il se mit à bruiner. Les adultes se réfugièrent sous le préau et les chapiteaux. [...] Un marchand de fringues rapatriait dans sa boutique des caisses de tee-shirts à cinq euros. [...] Les lots de chaussettes avaient disparu à leur tour. Bientôt tout le village subirait le même sort. Parfois, la Bretagne me faisait l'effet d'un canapé convertible. Selon les caprices du temps, elle était dépliée, repliée, dépliée à nouveau..." (p.57)

Tout au long de la lecture, on a l'impression d'être sur la côte bretonne, dans la vieille maison qui fait rêver Pierre : les Bretons apprécieront la description de leurs paysages, les autres auront envie d'y venir goûter les embruns. Pascale Dietrich écrit là son premier roman (après des nouvelles), très prometteur pour la suite ; j'aime beaucoup les romans avec une ambiance forte, de beaux personnages, des trouvailles comme le homard, la vis dans la tête, l'amatrice de tombola (très importantes les tombolas à Ploudalmaiseau), ...

Un petit tour en Bretagne ? Vous n'êtes pas Anglais ou Parisien, allez-y vous ne risquez rien du serial killer ! Autrement, allez-y quand même, il faut savoir vivre dangereusement.

 

 

région

 

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Liebster Award II

Publié le par Yv

Tagué par Liliba que je ne remercie pas je dois :

- dire onze choses de moi et du blog

- répondre à onze questions de Liliba (que décidément, je ne remercie pas)

- en inventer onze autres pour les suivants

Pfff, c'est dur !

 

Les choses sur moi :

1- En fait, je ne me prénomme pas Yves, mais Roger, je trouvais Yves plus élégant

2- Et si je n'étais ni Yves ni Roger, mais Yvette ?

3- Je suis un(e) imposteur(rice) : je ne lis rien de ce que je commente

4- Sportif(ve) convaincu(e), je cours le marathon

5- Je roule en Dacia Lodgy blanc et en Renault Kangoo jaune citron, mais pas en même temps

6- J'habite dans la région nantaise et suis né(e) à Redon (35)

7- Je déteste les petits pois aux carottes

8- Avant mardi 30 avril 2013, j'avais 29 dents, je n'en ai plus que 28 (aïe, ça fait mal)

9- En fait, je suis un(e) écrivain(e) très célèbre et gros(se) vendeur(euse) de livres et je me fais passer pour un(e) lecteur(trice)-blogueur(euse) pour m'attirer la sympathie de la blogosphère

10- Acheteur(euse) compulsif(ve), je croule sous les pulls que je lave avec Mohair laine

11- Tout ce que je viens d'écrire est la pure réalité... ou pas

 

Bon, les questions à moi adressées :

1- Bloguer, c'est bien. Mais quelle place ton blog tient-il dans ta vie ?

Au début, pas mal de temps puis de moins en moins, je me contente de faire mes articles d'aller voir de temps en temps sur vos blogs ce qui paraît, mais sûrement pas assez souvent

2- Cite une ou plusieurs choses qui te rendent fou (folle) de rage

Rien, je suis un garçon (ah, zut, j'ai vendu la mèche) très modéré, sauf peut-être les pu****s de co***** de m**** qui me font ch*** quand même un peu.

3- Et quelque chose qui te fait fondre de plaisir ou de bonheur.

Euh, je ne sais pas, un bon chocolat noir juste avant un excellent café bu en lisant en position semi-assise ou semi-couchée sur un siège hyper confortable

4-Quel personnage aurais-tu aimé être et pourquoi ?

Un mec beau, musclé, intelligent, à l'aise en société mais qui ne se la ramène pas... Oh, mais c'est mon portrait tout craché !

5- Qu'est-ce-que la folie pour toi ?

Se dévoiler intimement en société

6- Un gros regret dans ta vie ?

Ne pas avoir pris de cours d'informatique (et ne pas en avoir vraiment envie) et donc être à la ramasse dès qu'un tout petit souci survient sur le blog et ne rien comprendre à tous les termes usuels de la chose. Je n'entends rien au netvibes au google reader, ...

7- Demain, on rase gratis... qu'est-ce-que tu remets toujours au lendemain ? Es-tu adepte de la procrastination ?

Procrastinateur, moi ? Non, bien pire, je fais mienne la phrase préférée de feu mon papa : "Ne fais pas aujourd'hui ce qu'un autre pourra faire pour toi demain !"

8- T'a-t-on fait déjà une surprise, une vraie ? Bonne ou mauvaise ? Aimes-tu ça ?

Je n'en ai point souvenance et je ne sais pas si j'aimerais vraiment, mais bon, il faut essayer ! A bon entendeur...

9- Demain tu n'as plus besoin de gagner ta vie. Comment occuppes-tu ton temps ?

"Au revoir, au revoir Président"

10- Un rêve fou ?

Sauter en parachute ou faire du parapente, mais j'ai le vertige

11- Dis-tu facilement aux gens qui te tiennent à coeur que tu les aimes ?

Bien sûr, comme tous les mecs...

 

Et maintenant mes onze questions :

1- Aimez-vous Brahms ?

2- Où faire pipi à Paris ?

3-Qu'allons-nous faire de grand-mère ?

4-Voulez-vous effacer/archiver ces messages ?

5- Mon père, c'était toi ?

6- Peut-on aimer une morte ?

7-Où on va papa ?

8-Que reste-t-il de nos divorces ?

9- Le bonheur, quel intérêt ?

10- Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?

11- Comment va la douleur ?

 

Bon, je comprends qu'il ne sera pas aisé d'y répondre, mais comme ce Tag a circulé pas mal, que je n'ai pas beaucoup de visiteurs différents (faites kekchose, please), je laisse à qui veut et qui peut la joie de prendre la suite. Bon courage.

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Passerelles

Publié le par Yv

Passerelles, Dominique Lin, Éd. Elan Sud, 2013

Léon, une cinquantaine d'années vit en région parisienne. Il travaille dans un organisme s'occupant de personnes en grosses difficultés. Lui-même, enfant a vécu dans la misère. Maintenant, il vit avec sa mère âgée dans une grande maison à une heure de son lieu de travail. Sa vie est rythmée par ses allers-retours quotidiens, et surtout par ses lectures. Un soir, au lieu de rentrer dans sa maison, il s'assied sur le banc juste en face et ses pensées défilent. Sa vie d'enfant pauvre, sa vie d'adulte seul, les raisons de ses choix ou non-choix.

Sollicité par des auteurs assez régulièrement pour lire leurs œuvres, je ne donne plus suite à ces demandes. Souvent parce qu'ils sont édités en e-books et que je ne suis ni équipé de liseuse, ni adepte de la lecture sur écran d'ordinateur. N'ayant jamais testé la liseuse, je peux évidemment revenir sur mes propos si un fabricant d'un tel appareil passant par ici me propose un de ses objets à titre gracieux (on ne sait jamais, avec un peu de chance, ça peut marcher).  Néanmoins, je lis les mails et parfois même les premières lignes des livres des demandeurs lorsque c'est possible. Et là, après avoir lu le premier chapitre du livre de Dominique Lin, je fus intrigué et agréablement surpris. Je lui ai donc répondu et il m'a fait parvenir très gentiment un exemplaire de son roman dédicacé (merci à lui et à son éditeur, dont j'ai déjà parlé pour La dernière nuit)

Dominique Lin écrit la vie d'un homme tout simplement. Pas celle d'un "grand homme" qui laissera une oeuvre de quelque nature qu'elle soit, non celle de millions de gens : "Certaines personnes s'inscrivent dans la mémoire collective, d'autres se contentent de vivre leur temps discrètement. Pas de fait de guerre, pas de découverte, de théorie mathématique ou de citation philosophique. Il n'en reste pas moins qu'elles ont aimé, espéré, donné du plaisir ou de l'espoir à ceux qu'ils ont connu." (p.29) On est loin du fameux quart d'heure de gloire warholien qu'on met désormais à toutes les sauces, de ces personnes qui pour vivre ont besoin de se raconter entièrement sur les réseaux sociaux, de passer dans des émissions de plus en plus racoleuses et pitoyables (pour ce que je peux en voir sur le Zapping par exemple ou en entendre parler un peu partout, car même en ne s'y intéressant pas, on est quasiment obligé d'en avoir entendu parler ou d'en avoir vu des scènes désespérantes de platitude et de nullité). Non, Léon, est un homme profond qui a besoin de faire le point. Tous les questionnements y passent : pourquoi être né ici et pas là ? Pourquoi dans cette famille pauvre ? Pourquoi vivre seul avec sa mère ? Comment en est-il venu à ne plus apprécier ce travail qui le passionnait au départ ? S'échapper dans la lecture suffit-il à vivre pleinement une vie d'homme ?  Etc, etc, ...

Subtilement et assez richement écrit (j'ai par exemple appris l'existence et la signification d'au moins deux mots : "vernal" = relatif au printemps et "allicier" = attirer, séduire) c'est un livre qui se mérite, qui se lit sans aucune longueur ressentie. L'auteur alterne les parties racontant la vie de Léon vue par un narrateur omniscient à la troisième personne du singulier avec des parties en italique, dans lesquelles Léon s'interroge, repense à sa vie d'enfant puis d'adolescent et d'adulte (écrites à la première personne du singulier).

J'ai noté beaucoup de pages qui m'ont plu ou touché, dans certaines desquelles j'ai pu me sentir concerné :

"Léon allumait rarement la télé [...] préférant se plonger dans l'immensité des livres. Il les préférait peu épais, persuadé que quelques pages suffisaient à exprimer l'idée de l'écrivain, le surplus n'étant que verbiage et digressions. [...] Les livres qu'il appréciait relevaient de la concision, de la ciselure." (p.40), je prends pour moi et en même temps, pour ce livre qui en est une illustration. Une autre phrase que j'aime beaucoup, presqu'un aphorisme tiré d'une réflexion plus générale sur la mort : "La mort, cette porte qui ne s'ouvre que dans un sens, est le seul rendez-vous garanti de notre agenda, tous les autres sont aléatoires." (p.41/42)

Pour résumer, vous avez bien fait Dominique de me solliciter, sans cela je serais passé à côté d'un livre très fin et très profond, bien écrit et point trop épais (157 pages).

Un auteur à découvrir forcément. Alex a lu un autre de ses romans qu'elle a aimé, comme quoi l'écrivain est talentueux. Il a même un site : ici.

 

 

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Fête du travail

Publié le par Yv

Le Chat, P. Geluck

1er mai, ce qui m'a toujours fait marrer, c'est que c'est un jour férié, alors qu'on fête le travail. Ne devrait-on pas faire l'inverse : ne travailler que le 1er mai et être en vacances tous les autres jours de l'année ?

Sur cette réflexion hautement constructive, je vous souhaite un bon 1er mai aux senteurs fines de muguet... nantais bien sûr !

(Merci à P. Geluck de m'avoir prêté, une fois de plus son Chat, ou vice-versa)

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