Mort en eaux grises

Mort en eaux grises, Pierre Pouchairet, Yves Saint Martin, Jigal polar, 2018.....
Johana Galji, grièvement blessée lors de son aventure précédente (La prophétie de Langley), revient prendre la direction de son groupe à la PJ de Versailles. A peine rentrée, un cadavre est découvert une main coupée dans la Seine. C'est le groupe de Johana qui est nommé pour diriger l'enquête.
Parallèlement, un groupe se forme, quatre hommes devenus, pour différentes raisons de futurs terroristes islamistes. Leur plan est machiavélique.
Pierre Pouchairet n'épargne pas ses héros, Johana Galji en est la preuve, j'allais écrire vivante, tant le polar est réaliste, ce dernier adjectif rendant l'ensemble particulièrement flippant. Ancré dans l'époque -malheureusement ajouterais-je tant celle-ci est parfois violente-, ce roman raconte la naissance d'une cellule terroriste, ses moyens d'obtenir armes et financement, les réseaux qui lui permettent de se cacher dans le pays qu'elle veut frapper, les complicités actives ou passives, mais aussi le travail de fourmi des policiers chargés de traquer et débusquer les terroristes. Chaque petite découverte les lance sur une piste, sur une autre recherche à faire, et déroulant les fils, ils parviennent ainsi patiemment à des découvertes qui font parfois, comme le dit le bandeau sur la couverture, froid dans le dos.
Pierre Pouchairet, ancien flic à Versailles sait de quoi il parle et c'est sans doute pour cela que ses polars sont aussi réalistes. Cette fois-ci, de nouveau, il fait mouche et bien malin qui pourra lâcher ce roman avant la fin et qui n'aura pas en tournant une page ou une autre, une seconde de panique en pensant au machiavélisme et à la haine des terroristes. Excellent, comme d'habitude. La cuvée Jigal 2018 est addictive et hautement recommandable et recommandée.
Multi primé pour ses précédents romans, tous excellents même lorsqu'il fait des infidélités à Jigal polar, Pierre Pouchairet collabore sur ce titre avec Yves Saint-Martin et tous les droits d'auteurs seront versés à l'orphelinat mutualiste de la police nationale, Orpheopolis.