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Une petite vie

Publié le par Yv

Une petite vie, Khosraw Mani, Intervalles, (traduit par Khojesta Ebrahimi et Marie Vrinat-Nikolov), 2018....

C'est l'histoire d'un café, dans lequel vont et viennent des personnages étonnants. Des hommes et des femmes qui semblent réels, des musiques l'une triste et l'autre joyeuse, personnifiées. Tout paraît possible, entre rêve et réalité.

Je serai bref sur ce livre qui l'est tout autant, non parce que je ne l'aurais point apprécié, mais parce que il est suffisamment original pour que je n'aie aucune envie d'en dévoiler la moindre surprise.

On se balade dans ses pages entre l'imagination et le réel, sans savoir toujours où l'on est. Je me suis perdu, parfois, mais toujours me suis retrouvé une ou deux lignes pus loin. C'est drôlement beau, poétique. Il est question, entre les lignes, de tolérance, de l'acceptation d'autrui dans sa différence. Voilà un court chapitre qui m'a marqué :

"Seul un étranger peut aller trouver un autre étranger. Dans cette situation, les deux étrangers ne risqueront rien à se serrer la main, ou ils n'éprouveront pas de timidité. Ils se serrent la main, se sourient, se questionnent.

C'était exactement l'état d'esprit de Monsieur violet parce qu'il était étranger. La femme aussi était étrangère. Deux étrangers peuvent se rapprocher, ils peuvent même s'interroger.

Morâd ne le pouvait pas parce qu'il s'imaginait que la femme était sortie de son rêve à lui.

Ayâz ne le pouvait pas parce qu'il s'imaginait que dans ce rêve, le rêve dans lequel il voyait la femme endormie, lui-même faisait partie de l'aventure.

Alef ne le pouvait pas parce qu'il ne le voulait pas et que la seule personne qui n'était pas étrangère ne le voulait pas." (p.75)

Cet extrait résume assez bien le livre (mais ça reste un avis personnel, un ressenti), tant dans le fond dont je vous ai déjà parlé que dans la forme : une écriture qui joue avec les répétitions, qui use d'un vocabulaire simple, des codes du roman et de la poésie en prose, qui passe du rêve à la réalité, sans prévenir, au détour d'une phrase.

Khosraw Mani est afghan, il écrit en dari, nationalité et langue peu connues en France, dans la littérature. Très belle découverte que je conseille fortement aux lecteurs qui ont envie de sortir des sentiers battus.

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K
ah je testais, chez overblog ça ne passait plus, élimine le commentaire précédent!
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Y
Ben tu vois, chez moi, ça passe
A
Une lecture qui sort des sentiers battus, je veux bien te croire.
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Y
Indéniablement
M
Vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre ! J’aime bien ce genre de récit plutôt déconcertant et riche de poésie...
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Y
Alors, il est pour toi