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Elijah

Publié le par Yv

Elijah, Noël Boudou, Flamant noir, 2017....

Elijah, c'est le prénom d'un enfant de dix ans, handicapé dont s'occupe son frère, dix-huit ans de plus, seul depuis qu'il a tué son père et que sa mère est morte en mettant au monde le petit Elijah. "Le frère d'Elijah", ainsi qu'il veut se faire appeler, ou Adam, ou Gabriel, en fonction de ses activités a subi les coups d'un père violent, alcoolique et particulièrement cruel. Aussi, à dix-huit ans s'était-il promis de le tuer. Promesse tenue. Puis, il a réitéré ces meurtres d'hommes violents et violeurs à chaque anniversaire de la mort de son père. Elijah est tout pour lui, il ne vit que par lui et pour lui. Elijah qui bave, ne parle que peu et mal, est en fauteuil et ne peut rien faire seul. Il ne faut pas y toucher au risque de réveiller le monstre à l'intérieur de son frère et protecteur.

Avant toute chose, il me faut prévenir les âmes sensibles que ce livre est dur. Thriller implacable, violent et ce, dès le début. Je ne suis pas amateur du genre, mais je l'ai lu en entier, parce qu'il n'est pas que cela. La relation entre Elijah et son frère est forte, indestructible et admirablement écrite et décrite. Ce que j'ai aimé c'est qu'il y a pas mal de surprises dans ce roman. Des styles, des narrateurs, des angles de vues différents. Il n'est pas aussi linéaire et simple qu'on pourrait l'imaginer au départ. Et il faut bien avouer que malgré quelques invraisemblances qu'on ne fait que remarquer vite fait sans les noter tant le suspense est présent, ce roman se lit à une vitesse folle, en grimaçant de douleur ou de dégoût aux quelques pages emplies de violence tout de suite suivies par d'autres pleines d'une tendresse et d'un amour très fort entre les deux frères. Noël Boudou souffle des airs variés paroxystiques. Rien n'est tiède. L'amour comme la haine, la peur comme la rage, l'amitié comme la colère, tous ces sentiments ou émotions sont toujours à leur acmé. Dès les premières phrases du prologue, on sait à quoi s'en tenir : "Les coups d'un père font plus mal que ceux d'un voyou. Bien plus mal. Vous pouvez me croire sur parole. C'est à l'âge de treize ans que j'ai décidé que plus jamais je ne ressentirais la douleur, après que mon père m'eut brisé la jambe. Une souffrance atroce." (p.11)

La suite est à l'avenant : phrases courtes, rapides, efficaces. Heavy metal à fond. Une histoire très noire,  très très noire... dans laquelle quelques zones de couleur apparaissent avant d'être recouvertes, puis reviennent, opiniâtres, sûres d'être sur la toile définitive. Vous voilà prévenus. Si vous aimez les thrillers bien décapants, en voici un. Si comme moi, vous êtes plus frileux sur le genre, Elijah pourrait bien vous faire changer d'avis.

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A
Il devrait plaire à une large majorité, alors.
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Y
Il peut, néanmoins, il y a des passages durs
K
je me pense un peu douillette pour le coup...
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Y
je comprends, certains passages sont très durs