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Ça coince ! (32)

Publié le par Yv

Mamie cherche les embrouilles, Mario Giordano, City éditions, 2016 (traduit par Françoise Fauchet)..

Poldi est une femme allemande de soixante ans, un peu ronde et plutôt sexy, veuve d'un Sicilien émigré en Allemagne. Elle décide d'aller s'installer dans le pays natal de Peppe son mari, profiter du soleil, de la nourriture, du vin et si possible d'hommes en uniforme. Sa maison trouvée au bord de l'Etna, Poldi se fait très vite des connaissances, il faut dire que son penchant pour l'alcool n'y est pas pour rien. Lorsque Valentino, le jeune homme qui lui donne des coups de main dans la maison, disparaît, Poldi se lance dans l'enquête au grand dam du commissaire Montana qui dégage un charme auquel Poldi n'est pas insensible.

Sur le papier ce roman policier promet d'être léger, enlevé et très agréable, le résumé est tentant et la couverture itou. Mais que se passe-t'il dès les premières pages ? Rien ne décolle, l'humour est distillé à dose homéopathique, ou alors je ne suis pas sensible à la plaisanterie germanique -car, comme son nom ne l'indique pas du tout, Mario Giordano est Allemand. Persuadé d'être en train de lire un polar qui promet, je persévère, et enfin, page 120 la situation semble évoluer et bouger. Ouf ! ... Las, c'était trop d'espoir, nous voilà repartis pour des digressions absolument inutiles, des longueurs, des situations pas drôles, ...

Malgré un personnage principal atypique, intéressant, Mario Giordano ne trouve jamais le bon rythme et finit par lasser le lecteur que je suis. Ajoutons des détails agaçants, comme ces phrases emplies de termes étrangers -non traduits ou expliqués- qui gênent ma bonne compréhension et je suis très vite largué et franchement déçu. J'abandonne et ne vais même pas au bout de cette enquête laborieuse qui ne nous apprend rien sur la vie les mœurs des Siciliens et qui ne joue même pas la carte du décalage comme elle aurait pu avec ce personnage principal. Une suite est a priori prévue. Sans moi.

Un petit matin, Simonne Henry Valmore, Vents d'ailleurs, 2016..,

"12 janvier 1934 au petit matin, la Martinique est en état de choc. Un jeune garçon a découvert sur le sable d'une plage du Nord-Caraïbe le corps rejeté par la mer d'un homme assassiné. Cet homme retrouvé ligoté, bâillonné a pour nom André Aliker. C'est un journaliste. C'est aussi un communiste de la première heure, aimé de la population et en particulier des dockers et des ouvriers de la canne à sucre, mal payés par la maître du rhum." (4ème de couverture)

Me voilà bien embêté, d'une part parce que j'aime bien les éditions Vents d'ailleurs et d'autre part parce que ce roman n'a absolument rien pour me déplaire et qu'il ne m'a absolument pas déçu. C'est juste que je n'ai pas réussi à entrer dedans, je ne l'ai pas décodé, ne suis jamais parvenu ni à m'y intéresser ni a vraiment le comprendre. Et pourtant, j'ai bien aimé l'écriture de Simonne Henry Valmore, vive, dynamique, souvent faite de phrases courtes, sèches qui claquent, le tout début par exemple :

"Ils attendent. Comme chaque jeudi. A quinze heures précises. Ils sont là. Et ils attendent. Ils attendent comme on attend au théâtre le lever de rideau. Mais ce n'est pas tout à fait comme au théâtre. La pièce à laquelle ils sont conviés n'est pas encore annoncée. Est rarement annoncée. C'est ainsi. Et c'est la règle du jeu. Ils savent seulement qu'elle aura lieu et s'en contentent. Mesurent tous leur chance de pouvoir être là. Alors qu'importe. Oui qu'importe qu'elle soit sans titre, la pièce qui va se jouer devant eux. Le spectacle peut bien changer chaque fois. Aucune importance." (p.9)

Je l'ai lu jusqu'au bout (101 pages) sans jamais vouloir le lâcher, mais sans jamais réellement comprendre où voulait en venir l'auteure. Me restent néanmoins une ou deux images assez précises. Tant pis, des fois les livres ne nous parlent pas...

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L
Deux titres en moins dans ma LAL, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas triste. Merci Yv.<br /> Le Papou
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Y
le second n'est pas mauvais, c'est juste moi qui n'ai pas accroché
E
Le premier ne me tente pas du tout, le second a l'air d'avoir des qualités et va peut-être trouver son public.
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Y
je l'espère, il vaut le coup de trouver son public
Z
Le titre du premier déjà me rebute<br /> Quant au second, et ou, il y a des livres qui ne nous parlent pas. On voudrait bien, mais on peut point !
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Y
c'est cela, je vois que tu as une connaissance de la chanson française étendue
A
Pauvre mamie qui cherchait les embrouilles.....
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Y
... et qui n'a trouvé qu'ennui...
E
J'aime bien les billets où ça coince et savoir pourquoi !
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Y
j'argumente toujours, un "j'aime, j'aime pas", ça me semble un peu juste. Le second livre est bon, c'est juste une rencontre qui ne s'est pas faite
K
Courageux blogueur!
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Y
merci, j'ai le sens du sacrifice