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Les cerfs

Publié le par Yv

Les cerfs, Veronika Mabardi, Alexandra Duprez, Éd. Esperluette, 2014...,

Blanche, sept ans, ne parle plus. Depuis le décès de sa mère. Son père ne sait plus quoi faire. Il la confie à Annie, une institutrice qui vit près de la forêt. Blanche se sent bien dans cette maison avec Annie. Mais elle ne parle toujours pas. Puis, vient Monamour, l'ami d'Annie, scieur de bois. Blanche se rapproche de lui, surtout lorsqu'il retrouve son prénom, Ian. Ian sent le bois, la forêt, la terre. Blanche aime ces odeurs. Elle aime aller dans la forêt, parler aux animaux, cerfs et renards. Ian aime Annie qui aime Ian. Blanche aime Annie et Ian et son père et son frère. Mais les peurs des uns et des autres freinent leurs élans, leurs engagements.

Veronika Mabardi écrit les textes et Alexandra Duprez les illustre en noir et blanc, avec des traits, des points, des fils... j'avoue avoir eu du mal à les intégrer à ma lecture, à en comprendre le sens dans ce texte-ci. Les éditions Esperluette sont belges. pour les plus ignares d'entre vous, l'esperluette, c'est cela : &. Ah, ah, merci Yv de m'avoir appris un mot, mais merci surtout aux-dites éditions.

Bon, revenons à nos... cerfs. Très beau texte, poétique, elliptique, il faudra que le lecteur fasse le lien entre tous les paragraphes ou devine entre les lignes les non-dits, les sous-entendus, ce qui est une technique d'écriture qui en général me plaît bien, chaque lecteur mettant ses propres images sur ce qu'il lit. L'écriture est simple, on est entre l'histoire qu'on raconte et le conte. Un récit initiatique, comme Le Petit Prince ; je cite ce célèbre livre, car un renard qui réfléchit est très présent aussi dans Les cerfs.

C'est une lecture agréable, je n'en ferai pas un coup de cœur comme Zazy qui m'a prêté l'ouvrage, j'y ai senti des longueurs. Mais j'y ai lu de belles images, des très belles pages sur la nature, sur les rapports entre ces trois personnages. Une histoire qui se situe entre L'odeur du minotaure de Marion Richez et Les trois lumières de Claire Keegan, deux très beaux textes, très différents l'un de l'autre et qui se rejoignent grâce ce pont entre eux qu'est Les cerfs.

Ainsi débute ce roman :

"Blanche ne parle pas, c'est ce qu'ils disent. Ils ont tout essayé. Même quand on dit son nom, elle ne répond pas, comme si ce n'était plus son nom. Il faut la laisser c'est difficile. Ils le disent tous les deux, le père et le frère, l'un après l'autre et parfois en même temps. Pour Blanche, surtout, c'est difficile. Pour elle, qu'on ne s'occupe pas d'eux, ils se débrouilleront. Eux sont sortis du choc, mais elle, Blanche, y est restée. Le docteur a dit pétrifiée par le choc. Une pierre. Eux, ce n'est pas ça qu'ils voient, pas une pierre, non. Elle a cessé de répondre, c'est tout." (p.7)

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M
Je l'ai repéré et compte bien le lire.
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Y
je te le conseille
G
J'avais aimé Trois lumières, étais restée en dehors de l'Odeur du Minotaure, alors me voilà bien embêtée pour savoir si ce livre pourrait me plaire ou non. Quant à l'illustratrice, c'est une de nos célébrités douarnenistes, tu sais! Elle a ouvert avec son mari une très belle galerie l'été dernier.
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Y
Le mieux, c'est d'essayer. Pour l'illustratrice, c'est moi qui suis embêté, parce que je n'ai pas apprécié à leur juste valeurs ce qu'elle a fait pour cet ouvrage