Ça coince ! (29)

La déchirure de l'eau, John Lynch, Le castor astral, 2015 (traduit par Richard Bégault) ..
James Lavery est un adolescent, orphelin de père dont on dit qu'il s'est sacrifié pour son pays l'Irlande. James vit avec sa mère, alcoolique ; il voit passer des hommes dans la maison, et un jour Sully s'installe ; James le hait. Par l'intermédiaire d'un professeur James découvre le théâtre, lui qui s'inventait déjà pas mal d'histoires, se trouve libéré sur scène.
John Lynch est acteur, irlandais vivant en France. Il écrit là son premier roman.
J'aurais cru que cette histoire me toucherait. Or, il n'en est rien, c'est une suite de saynètes avec des liens entre eux, notamment les personnages : chacune termine par un texte court décrivant l'une des morts que James s'invente ou une lettre qu'il écrit à son père ou que son père lui écrit de l'au-delà. Je n'ai rien compris, et n'ai jamais réussi à m'intéresser aux personnages : je les trouve pâles et sans intérêt, leurs histoires ne m'émeuvent pas.
L'écriture est classique, ni exceptionnelle ni désagréable, rien pour me retenir non plus. Rarement déçu par Le castor astral, il fallait bien que ça arrive un jour. Eh bien, voilà, c'est fait.

La malédiction d'un jardinier kibei, Naomi Hirahara, L'Aube, 2015 (traduit par Benoîte Dauvergne)..
"Mas Arai, survivant de la bombe nucléaire, a construit sa vie en Californie comme jardinier, au sein de la communauté kibei -ces natifs d'Amérique ayant grandi au Japon avant de retourner s'installer dans leur pays natal. Pour oublier l'horreur, il se perd trop souvent dans la nuit des paris et des tripots. Veuf, entretenant des relations compliquées avec sa fille unique, il n'aspire qu'à la tranquillité et à la discrétion. Sauf que du Japon comme du passé vont surgir des fantômes, levant le voile sur des décennies de mensonges, de silence et d'oubli..." (4ème de couverture)
Pas mal sur le papier, le problème est que le roman ne débute jamais vraiment, qu'il est difficile de se retrouver dans les différents intervenants et que à chaque fois que j'ai posé le livre puis repris je me posais la question de savoir ce qui s'y était passé sans avoir de réponse : mauvais signe, lorsqu'on ne se souvient pas de ce qu'on a lu. Puis, je dois ajouter que l'imitation de l'accent de Mas Arai est désagréable à lire : "Ju" à la place de "Je", "brai" pour "vrai". En plus, à chaque fois que son prénom est mis en début de phrase, je le confonds avec le mot "Mais", ce qui m'oblige à revenir en arrière. Et pour finir, le texte est truffé de mots japonais dont la définition est notée en fin de volume, mais qui auraient pu être évités et qui alourdissent la lecture. Trop de désagréments pour que je puisse m'intéresser à cette histoire.