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Atar Gull

Publié le par Yv

Atar Gull, Fabien Nury (scénario), Brunö (dessin), Laurence Croix (couleur), Dargaud, 2011

Atar Gull est chef de la tribu des Petis Namaquas. Son clan a perdu contre celui des Grands Namaquas et ses hommes et lui-même ont été vendus pas le chef des Grands Namaquas à un blanc qui les revendra en tant qu'esclaves. Atar Gull est très grand, très fort, ce qui en fait une marchandise désirée. Arrivé en Jamaïque, il devient esclave chez Tom Will un maître qui le traite lui et ses compagnons d'esclavage plutôt bien. Atar Gull devient petit à petit très proche de son maître.

Tiré d'un roman d'Eugène Sue qui fit scandale à sa sortie en 1831 parce qu'il parle ouvertement de la vengeance d'un noir, capable des crimes les plus odieux (même si les blancs de leur côté ne s'en privaient pas non plus ; source : ici). L'esclavage ne sera définitivement aboli en France qu'en 1848.

L'histoire est celle d'une vengeance sur fond d'esclavage : les scènes de traversées des mers avec leurs lots de morts, de viols, de brimades ne sont pas nouvelles, mais elles sont bonnes à rappeler, des fois que certains voudraient les oublier. L'horreur est présente, bien mise en images : le dessin est clair, précis, réaliste, figuratif dans des tons ocres ou verts. Cet album même s'il raconte une partie de l'histoire dont l'humanité n'a pas à s'enorgueillir, ou bien parce qu'il la raconte justement, peut être lu par tout public, un peu comme l'était "de mon temps", La case de l'oncle Tom.

A bien y regarder, cet album pourrait ressembler à Django unchained de Quentin Tarentino (ou vice-versa) : un homme noir qui cherche à assouvir sa vengeance dans un pays dans lequel il est encore considéré comme moins qu'un homme, même en étant affranchi. La même violence tant physique que morale.

Un album à lire absolument. En outre, si vous passez par Nantes qui comme chacun sait a largement profité du commerce triangulaire, prenez quelques instants pour aller visiter le Mémorial de l'abolition de l'esclavage (la visite est libre, tous les jours : si vous cliquez dessus vous vous dirigez vers le site Internet du Mémorial). Une manière pour cette très belle ville (chauvin moi ? Alors là, pas du tout) de ne pas fermer les yeux sur son passé mais au contraire d'ouvrir ceux des visiteurs de passage et des Nantais (j'en suis, et la visite est vraiment très intéressante). Après ça, pour vous détendre, vous pourrez aller voir le désormais célèbre éléphant de Nantes et tout le site des Machines de l'île : enchantement assuré : le passage de l'un à l'autre se fait tranquillement à pieds.

PS : n'oubliez pas le guide, mettez-moi au moins quelques commentaires à défaut de venir vous faire payer l'apéro !

Une chronique sur cette BD sur Les huit plumes, signée Marie-Florence.

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O
Bonjour Yv<br /> J'ai lu Atar Gull il y a longtemps. Je me repaierais bien un petit Eugène Sue, pour le plaisir.<br /> Amitiés
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Y
<br /> <br /> J'ai dû lire un Eugène Sue, mais il y a très longtemps, j'avoue que je ne m'en souviens pas. c'est ce qui est bien avec les adaptations en BD, on peut "relire" un classique plus rapidement que si<br /> on reprenait le roman, souvent pavé<br /> <br /> <br /> <br />
D
Bonjour Yv, c'est bien d'être chauvin de temps en temps. Et puis cela me donne envie de plus en plus d'aller visiter Nantes. En revanche, la BD, je ne sais pas... Bonne après-midi.
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Y
<br /> <br /> Attend encore un peu que le beau temps revienne, c'est encore mieux<br /> <br /> <br /> <br />
Z
Il fait peur le gars sur la couverture !
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Y
<br /> <br /> Il n'est pas que sympathique...<br /> <br /> <br /> <br />
A
Plutôt carré comme dessin, au moins sur la couverture.
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Y
<br /> <br /> Non, tu as raison, le dessin est assez carré<br /> <br /> <br /> <br />