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Affaires internes

Publié le par Yv

Affaires internes, Didier Fossey, Flamant noir, 2020

2018, un gang de  braqueurs efficace et audacieux écume la France entière, la capitaine Amandine Poirier de la BRB de Lyon tente de les démasquer.

2015, Deux hommes au volant de deux voitures puissantes se défient sur l'autoroute au mépris de toutes les règles et de la sécurité des passagers. Une femme est tuée et une fillette de 5 ans gravement blessée, passagères d'un des deux véhicules. Les deux conducteurs sont saufs. Yann Rocher, flic à la BAC, père de la fillette est dévasté. Il est prêt à tout pour venger sa fille Mia.

Didier Fossey ex-flic connaît bien le monde sur lequel il écrit désormais. Ses polars avec son héros récurrent, Boris Le Guenn sont très réalistes et excellents. Affaires internes se passe de Boris (juste un clin d’œil) et n'en pâtit point. Yann Rocher, chef de la BAC de nuit de Colombes peine à se remettre du grave accident de Mia sa fille et tente tout pour qu'elle puisse surmonter les séquelles inévitables. Son désir de vengeance ne l'a pas quitté même si son boulot de nuit et ses visites fréquentes à Mia lui prennent beaucoup de temps.

Didier Fossey décrit le quotidien des flics de la BAC, la descente d'un homme qui est confronté au pire tous les jours et même dans sa vie personnelle. On sent qu'un rien peut faire sombrer Yann Rocher. Il est sur un fil : il peut chuter du côté obscur des flics ripoux ou rester du bon côté. L'équilibre est instable et précaire. La tension du roman est d'une part dans le personnage de ce flic prêt à presque tout pour sauver sa fille, gardera-t-il assez de force pour mener de front sa vie personnelle, sa vie professionnelle et son envie de vengeance ? Elle est aussi dans l'affaire des braquages dont on se demande comment elle va venir rejoindre la vie du major Rocher. C'est bien fait, l'auteur fait monter le suspense lentement mais sûrement. Les 40 dernières pages sont tendues au point de ne pas pouvoir s'arrêter, et pourtant, point de courses poursuites, de bruit et de fureur, non c'est beaucoup plus subtil et mieux amené. Excellent, comme d'habitude avec Didier Fossey : 190 pages auxquelles il ne manque rien et dans lesquelles rien n'est superflu. Pas de délayage pour faire "gros", pas de digressions inutiles. Tout ce qui est écrit est clair, net, précis et utile à l'histoire ou aux personnages. Tout ce que j'aime.

Il écrit là son septième roman, j'en ai lu 6, c'est dire si vous pouvez y aller les yeux fermés.

PS : j'aime beaucoup la maison Flamant noir, ses auteurs et le soin apporté aux livres. L'éditrice fait un beau travail qui se ressent dans la lecture ; par exemple, le choix de la police d'écriture sur ce roman.

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A
Je lui souhaite autant de succès qu'à Olivier Norek.
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Y
moi aussi