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Nu couché sur fond vert

Publié le par Yv

Nu couché sur fond vert, Jacques Bablon, Jigal polar, 2017.....

Romain Delvès est flic, collègue de Margot Garonne. Tous deux sentent que quelque chose les rapproche sans oser faire le pas. Paul, le père de Romain était le riche héritier de la famille Delvès morte en quasi totalité dans un accident. Paul fut assassiné vingt-cinq ans plus tôt, l'enquête n'a pas abouti, Romain est donc l'unique spécimen Delvès encore en vie. Lorsqu'il est victime d'un guet-apens avec son collègue Ivo Fonzi et que lui seul s'en sort, il décide après sa convalescence de venger la mort d'Ivo. Dans le même temps, Margot se penche sur l'enquête du meurtre de Paul Delvès.

C'est un roman qui débute assez tranquillement avec le rapprochement de Romain et Margot et qui tranquillement également installe une ambiance que l'on ne peut pas quitter. Les deux personnages principaux sont dans une phase difficile de leur vie et ça ne va pas en s'arrangeant. Leur complicité qui semble débuter et qui ne s'amplifie jamais vraiment -au moins au début- est un bon ressort  dans ce roman. De même pour les retours en arrière sur l'enfance de Romain, jusqu'à l'assassinat de son père alors que Romain a six ans.

Contrairement à ce qu'il y a de noté sur le bandeau de couverture -qui doit sûrement faire référence à l'un des romans précédents-, je n'ai pas trouvé le rythme haletant, et tant mieux. Certes, il y a de l'action, des rebondissements, des tensions. Certes les personnages sont rugueux, bruts et peu loquaces. Néanmoins, le rythme  plutôt lent, monte doucement, le romancier prend tout son temps pour accroître le suspense. Il privilégie l'atmosphère au bruit et à la trépidation. C'est très bien fait et ça fonctionne parfaitement, je fus saisi dès les premières lignes jusqu'aux ultimes.

Comprenons-nous bien, j'aime les romans fondés sur le rythme fort du début à la fin (cf. Brutale), mais j'aime aussi ceux dans lesquels l'atmosphère tendue est privilégiée à l'action pure et dure. Et dans ce dernier cas, Jacques Bablon s'impose doucement mais sûrement. Alors, ne comparons pas parce que ce n'est pas mon genre, mais bon un peu quand même, on est plus dans du Simenon qui cherche à comprendre ses héros que dans un film d'action étasunien dans lequel on tire avant de comprendre.

L'auteur qui m'avait habitué à un style mâtiné d'argot change cette fois-ci pour adopter la phrase courte, rapide, peu descriptive et allant droit au but. Un français plus classique qui sied admirablement à Romain et son port un rien aristocratique et à Margot, flicque et mère de famille peu encline à la grossièreté et à la vulgarité. Trait bleu et Rouge écarlate, les deux précédents romans de l'auteur étaient donc plus argotiques en mettant en scène des repris de justice ou des mecs rustiques - vous remarquerez la constante colorée dans les titres. Preuve donc s'il en était besoin que Jacques Bablon se pose en auteur de roman noir avec lequel compter, qui ne réécrit pas toujours le même et qui change de type d'écriture en fonction de ses personnages. Très fort, j'aime beaucoup.

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A
Tu me donnes très envie de découvrir cet auteur. Ton titre préféré ?
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Y
J'aime bien les trois. Si tu aimes les mauvais garçons du fin fond des Etats Unis, choisi Trait bleu. Un roman déjanté avec des personnages hors normes : Rouge écarlate. Un roman plus lent avec des flics français : Nu couché sur fond vert.<br /> Bonnes lectures
Z
Il faudrait que je retourne un peu chez Jigal
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Y
Ah oui, il y a toujours des pépites noires
E
Déjà repéré cet auteur chez toi, mais pas encore découvert, il va falloir que je m'y mette.
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Y
Inévitable alors...
C
Bonjour Yves - J'ai été parfaitement convaincu par ce roman, moi aussi. Avec un tempo qui, en effet, correspond bien au rythme souhaitable. Amitiés.
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Y
Bonjour Claude<br /> Un écrivain qui sait se renouveler c'est bien et personnellement, ça me plaît beaucoup<br /> Amicalement,
L
Bonjour Yv.J'ai dévoré les deux premiers romans de Bablon et j'ai hâte de lire celui ci, même si comme tu l'indiques le rythme de celui ci est plus lent. Je te confirme que le bandeau fait référence à un précédent roman puisqu'il est extrait de la chronique que j'en avais faite à l'époque. Je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer l'auteur au détours d'un salon mais j'espère que k'occasion se présentera un jour. En attendant, je te conseille de lire ses deux autres titres, surtout " trait bleu" qui est vraiment excellent il devrait beaucoup te plaire.A bientôt
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Y
Bonjour<br /> J'ai lu les deux premiers également que j'ai beaucoup aimés, assez différents.