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Colère noire

Publié le par Yv

Colère noire, Jacques Saussey, French pulp, 2017.....

Serge Taillard, un industriel proche du milieu politique dans lequel il s'est fait des amis et surtout des débiteurs, et ex-membre d'un parti d'extrême droite, toujours en lien avec cette mouvance raciste et xénophobe, est retrouvé mort dans son bain. Tout laisse penser à un suicide, mais certains détails étonnent le capitaine Daniel Magne et sa jeune collègue Lisa Heslin. En creusant leur début de piste, ils tombent très vite sur de nombreux suspects qui ont la fâcheuse tendance à mourir. Ils tirent les différents fils de leur enquête qui les mènera loin, très loin de la France.

Ce livre, écrit en 2008 est le premier de la série avec Daniel Magne et Lisa Heslin qui en compte aujourd'hui huit, le dernier sort ce mois-ci. Primitivement paru chez Les nouveaux auteurs, cette plate-forme qui permet aux lecteurs de découvrir des manuscrits et en fonction des retours de les publier ou non, c'est la toute jeune maison d'édition French pulp qui le réédite cette année, avec bonheur. C'est un polar pur qui ne s'attarde que peu sur un contexte particulier. La part belle est faite à l'enquête. Parlons tout de suite des choses qui fâchent avant de revenir au roman. Ce qui me gêne, ce sont des fautes de français, comme ce pléonasme "s'avérer exact" qui revient plusieurs fois et qui lorsqu'il ne s'avère pas exact, s'avère autre chose certes pas redondant mais assez lourd stylistiquement. En outre, je note à deux reprises la maladresse suivante -parce que je ne soupçonne pas l'auteur d'un quelconque racisme- qui fait état de la race noire : "Des Africains. Des Noirs eux aussi. [...] Il n'y avait pas tant d'hommes de sa race qui pratiquaient le tir à l'arc..." (p.343). Je me permets de rappeler ici qu'il n'y a qu'une seule race humaine et que la couleur de peau et l'origine ethnique ne sont que des différences mineures qui ne font pas de nous des gens de races différentes. Désolé les cons, euh pardon les racistes -ah encore un pléonasme. 

Bon cet aparté clos, revenons à ce gros roman de 500 pages, format poche. S'il est centré sur l'intrigue et l'enquête et ne développe pas assez un contexte ou même les personnages, seul Daniel Magne bénéficie d'une description étoffée, les autres passent en second plan sans vraiment qu'on se souvienne d'eux, je me dis que c'est un premier tome qui installe l'équipe et que les suivants doivent nous en apprendre davantage. 500 pages disais-je de pur suspense, qui ne m'ont jamais paru longues. Jacques Saussey construit lentement son enquête, elle prend son temps, celui de parler des lieux, de la profession de la première victime et s'intéresse -même trop succinctement, comme dit plus haut- à chaque intervenant. Au fur et à mesure de l'avancée des enquêteurs, les raisons du meurtre semblent s'obscurcir, sauf pour le lecteur qui en sait un peu plus que les policiers, par des incursions dans l'intimité de certains protagonistes importants que les policiers ne connaissent pas encore. Patiemment, Daniel Magne met les pièces qu'il découvre dans des tiroirs et au fur et à mesure qu'il en ferme un, il en ouvre un autre qui le mène dans une direction insoupçonnée : entre les affaires politico-financières, l'extrême droite très liée aux précédentes, les compromissions, les services rendus ; cette enquête à tiroirs donc, est bourrée de rebondissements et de ramifications nombreuses poussant les enquêteurs loin de France.

Lorsque l'on croit l'enquête est finie, il reste encore presque cent pages à lire et l'on se demande bien ce que va dire l'auteur, c'est sans compter sur son obsession à fermer tous les tiroirs qu'il a ouverts, ce qu'il fera de main de maître, nous laissant avec des enquêteurs fatigués mais parvenus au bout qui reviendront donc pour d'autres aventures, que je suivrais très volontiers dans l'ordre.

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L
Ah ce fameux concept de race toujours utilisé fort mal à propos.C'est fou le nombre de gens qui aujourd'hui encore essaient de le réhabiliter y compris en sciences humaines. Tu en rappelles pourtant très bien la définition. Il n'y en a qu'une et c'est la race humaine.
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Y
ça ma paraît surtout tellement simple que ne pas le comprendre est un signe flagrant de fainéantise intellectuelle
A
Je me le réserve donc pour es prochaines vacances.
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Y
Bonne idée
Z
500 pages !!
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Y
Et oui, ça arrive...
M
Parler ainsi de race, ce n'est pas très malin et les fautes de français sont impardonnables ! C'est bien d'avoir l'oeil pour ça. Tu as l'air d'avoir toutefois aimé l'intrigue et lu les 500 pages facilement ! Merci pour ta chronique
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Y
Oui, c'est un polar qui se lit vite te ne se lâche pas
K
Ton oeil de correcteur est sans pitié! Mais tu as raison, quand on remarque des trucs comme ça, on s'agace.
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Y
Une fois, ça va, mais plusieurs fois la même faute c'est agaçant...